Action démontage de la salle de traite des 1000 vaches : le témoignage de Nathalie, maraîchère en Dordogne
Laurent Pinatel, porte-parole de la Conf' est mis à terre par les service de sécurité de Stéphane Le Foll.
Nous nous opposons depuis 3 ans à ce projet qui accapare 3000 ha de terres agricoles et concentre 1000 vaches dans un bâtiment en vue de produire de l'électricité à partir d'un méthaniseur. Nous n'avons pour l'heure pas encore été entendus sur ce que nous contestons de la mise en oeuvre de ce projet. (voir info sur le net http://www.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=2588&PHPSESSID=gngpe7qm98pm2bv3ppmsh2li11 )
Nous avons témoigné de notre position en nous rendant pacifiquement sur le lieu, avec des outils, pour démonter une partie des installations (déboulonnage et "export de matériel") puis de les porter au ministre de l'agriculture qui était justement au "Printemps de la Bio", évènement se déroulant à la Vilette, à Paris, avec son amie Ségolène.
L'arrivée des ouvriers et des forces de l'ordre sur la ferme des 1000 vaches a abouti à une désignation arbitraire de 4 de nos militants syndicaux sur place qui ont été amenés manu-militari par les forces de l'ordre pour des interrogatoires.
Nous les avons rejoints par la suite devant la gendarmerie pour manifester notre colère face à ce traitement injuste et infondé, deux d'entre eux n'y étaient déjà plus, car ils avaient été dispatchés dans des lieux différents pour leur mise en garde à vue.
En parallèle, une équipe de militants arrivait vers midi à Paris-La Vilette pour remettre des éléments (boulons tuyaux, ...) de la salle de traite au ministre de l'agriculture.
Là encore, une intervention musclée du service d'ordre de M. Le Foll terrassent un militant puis le laissent finalement échanger des propos avec le ministre devant les cameras.
Ce même militant se retrouve quelques heures plus tard alpagué par 15 flics musclés dans une gare... il venait nous rejoindre à Abbeville où nous attendions toujours la libération de nos copains du syndicat. Le voilà lui aussi en garde à vue dans un quatrième lieu : Amiens.
A 20h, nous apprenons que nos 5 syndicalistes vont finalement passer la nuit au poste dont un avec l'accusation de "recel aggravé" !!!
Et depuis ce matin nous savons que les gardes à vue sont prolongées de 24h.
Non mais dans quel pays vivons nous !
Ignorés des politiques autant que des tribunaux depuis des années dans notre contestation face à ce projet insensé, nous prenons les moyens de nous faire entendre par un acte symbolique et voilà que 5 d'entre nous se retrouvent à passer au moins une nuit en cabane ?!
Comment accepter que des militants se retrouvent entre les mains de la justice en l'espace de quelques heures alors que cette même justice balaye d'un revers de manche sans même un regard toutes les malversations de Ramery (promoteur du projet) qu'on lui pointe depuis des années?
Nous appelons de toute urgence à une mobilisation de toutes celles et ceux qui ne veulent pas vivre dans une République bananière où justice, politique de couloir, lobbies et promoteurs financiers font leurs petites affaires en toute illégalité et où des militants sont enfermés pour avoir exprimés des idées par des gestes symboliques et ludiques. Croyez nous, c'est dans la bonne humeur et le respect que s'est déroulée l'action. Rires même partagés avec certains ouvriers et gendarmes...