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Le Tafta, c'est quoi ?

Le TAFTA - Trans Atlantique Free Trade Agreement, ou en français GMT - Grand Marché Transatlantique, en quelques mots ou jolis sigles est la menace qui nous guette tous, citoyens et paysans.

Les médias omettent semble-t-il de nous informer !

 

Ce traité est un projet né d'une volonté des multinationales de part et d'autre de l'Atlantique, dans le cadre du Transatlantic Business Dialogue (TABD)1 (19 aux Etats-unis et 15 en Europe dont Total, Airbus, Unilever, Siemens, Sony Ericson, Lafarge, Deutsche Bank...) Le TABD mène un lobbying intense pour parvenir à ce qu'Hilary Clinton appelle l' Otan économique.

 

Un de ses objectifs est une réduction substantielle des tarifs douaniers, plus élevés actuellement en UE* pour l'agriculture afin de nous protéger de la « mal-bouffe made in USA ». Concrètement, si ces droits de douanes se démantèlent, nous devrons, face à cette concurrence, réduire toujours plus les coûts de production, nous engouffrer dans une agriculture industrielle et nous verrons disparaître nombres de petites exploitations. C'est donc la mort de nombreux petits paysans qui se dessine sous nos yeux, remplacés par des « fermes de 1000 vaches » et autres scandales.

Les circuits courts seront également menacés car les norme s seront « harmonisées » à la baisse bien sûr. Que deviendront alors nos Labels, nos marques et nos certifications ? Le principe de précaution qui prévaut en UE* n'est pas reconnu aux USA. L'acceptation du GMT serait la porte ouverte au bœuf aux hormones, interdit en Europe, aux volailles chlorées (alors qu'en Europe ne sont autorisés que l'eau et la vapeur d'eau pour laver nos poulets), aux porcs à la Ractopamine (hormone de croissance pour plus de muscle et moins de graisse) interdit dans 160 pays dont tous ceux de l'UE*, la Russie, la Chine !

Un des articles du futur GMT représente un grand danger démocratique : c'est le règlement des différends entre les Investisseurs et les Etats qui permet aux multinationales d'attaquer les pouvoirs publics à tous les niveaux (Etat, Région, commune) lorsque une mesure publique est considérée comme une entrave aux profits. Ces plaintes seraient gérées par des « tribunaux spéciaux privés », hors de tout fonctionnement démocratique au profit des grandes entreprises notamment les grands cabinets d'avocats d'affaires. D'autres Accords de Libre-échange (ALE) entre USA et d'autres pays ont conduit à de nombreux procès de ce type et fait gagner des millions de dollars aux multinationales ou fait plier les États sur des mesures sociales ou environnementales. De nombreux exemples existent, tel Véolia qui porta plainte contre l'État Égyptien car celui-ci voulait créer un revenu minimum ! L'Égypte a perdu, ses ouvriers aussi, au profit d'une multinationale Française2 !

L'étiquetage des produits transformés risque lui aussi d'être mis à mal : « l'étiquetage de marquage doit être limité à ce qui est essentiel et doit être moins restrictif pour le commerce » (note de la Commission Européenne).

La protection des semences paysannes risque elle aussi de disparaître! Voir là aussi l'ALE entre USA et Colombie qui, en 2011, contraignit l'Etat à détruire 1167 tonnes de semences (pommes de terres, maïs...) au motif qu'elles n'étaient pas certifiées (Monsanto, Syngenta...), au nom de la protection de la propriété intellectuelle.3

 

Alors comme dirait F.Hollande : « Dès lors que les principes sont fixés, que les mandats sont donnés, que les intérêts sont connus, aller vite n'est pas un problème, c'est une solution. » ; autrement dit, ne laissons pas aux « petites gens » le temps de se poser des questions, sait-on jamais qu'ils aient un avis...

 

Face à un tel désastre, j'ai envie de dire : « MOBILISONS NOUS ! » Je sais, c'est pareil pour moi, le boulot, les enfants et/ou tout le reste ! Mais il en est de notre devoir de citoyens que d'exercer pression. L' association STOP TAFTA 244 est la bonne adresse pour savoir quelles actions mener localement.

 

Merci à tous !

Gaëlle Naulin,

Maryse Maunoury

 

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